Saint-Vanne était la plus importante des institutions religieuses de Verdun, voisine de quelques centaines de mètres de la cathédrale Notre-Dame, sur les hauteurs de la ville. Une basilique gardait les tombes des premiers évêques, attestés comme saints. Organisé en chapitre au IXe siècle, l’établissement est transformé en monastère bénédictin vers 951- 952. Saint-Vanne connut un fort rayonnement sous l’abbatiat de Richard dans la première moitié du XIe siècle. Elle constituait une entité spatiale isolée à l’écart de la ville jusqu’au XIIIe siècle où elle fut englobée dans l’enceinte urbaine et finalement annexée par les militaires dans la seconde moitié du XVIe siècle. Cette histoire est bien connue. En revanche, la réalité architecturale et archéologique de l’abbaye est longtemps restée en dehors du champ des recherches, tous les bâtiments de l’abbaye situés dans la citadelle moderne ayant aujourd’hui disparu, mis à part une tour du massif occidental de l’abbatiale romane. Cependant, des documents de toute nature permettent de restituer avec précision les bâtiments de l’abbaye et de les replacer dans le paysage architectural du Verdunois et au-delà, de la Lorraine et de l’espace mosan. En premier lieu, les vestiges révélés par les fouilles archéologiques, puis des documents d’archives (cartulaire, censier, sources hagiographiques, nécrologes, écrits de militaires ou de religieux de la congrégation de Saint-Vanne) ainsi qu’un ensemble de photographies, cartes, plans manuscrits et relevés du Génie.
La confrontation de ces divers types de sources a permis de préciser la genèse de l’insertion de l’abbaye dans le tissu urbain, les conditions de son établissement matériel, les projets des différents maîtres d’ouvrage et leur mise en œuvre, la configuration des différentes abbatiales et du complexe conventuel et de préciser les liens avec d’autres centres de spiritualité et la diffusion de modèles architecturaux.
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