Les nouvelles des délégués régionaux de la SFA
Bourgogne - Franche-Comté
(Christian Sapin et Marie-Gabrielle Taffin)
L’édifice, bien connu, fait actuellement l’objet d’un programme de restauration engagé depuis plusieurs années sous la conduite de Frédéric Didier (ACMH), faisant lui-même l’objet d’un suivi archéologique (CEM Auxerre) prescrit par la DRAC. Après le chevet, le transept et l’avant-nef, la nef est aujourd’hui l’objet de toutes les attentions (2023-2024). Le suivi archéologique de ces restaurations a permis de comprendre que le bras nord du transept et sa tour participent de la reconstruction du chevet entre les années 1160 et 1180 ; le pignon du croisillon a été visiblement construit contre un ancien bâtiment que l’on date volontiers du XIe siècle.
Au bras sud, et malgré les reprises conséquentes de Viollet-le-Duc, l’étude de la structuration de la tour gothique montre l’ampleur envisagée des restructurations du XIIIe siècle. Les investigations engagées sur l’avant-nef ont permis de revoir son projet avorté, que l’on date des années 1120, et son état du milieu du XIIe siècle, en partie altéré par les reprises du XIIIe siècle et les restaurations conséquentes du XIXe siècle. L’étude des élévations de la nef, encore en cours, démontre très clairement l’évolution d’un chantier de construction vraisemblablement conditionné par la déconstruction progressive de l’ancienne nef carolingienne, sans doute incendiée en 1120.